Tout le monde s’accorde à dire que le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est un outil clé pour la rénovation énergétique des bâtiments. Cependant, malgré les réformes successives et les efforts pour professionnaliser le secteur, cet outil souffre toujours d’une image ternie. Début février, lors d’une séance de questions au gouvernement, la ministre du Logement a annoncé de nouvelles mesures visant à restaurer la confiance dans le DPE.
Le DPE : Toujours une question de fiabilité
Bien que de nombreux progrès aient été réalisés, notamment dans la formation des diagnostiqueurs, la fiabilité du DPE reste un sujet de préoccupation. Interpellée à l’Assemblée nationale, Valérie Létard, ministre du Logement, a insisté sur la nécessité d’améliorer la fiabilité du DPE. « Il est impératif que le DPE soit fiable, opposable et sécurisé pour tous les acteurs. C’est pourquoi, depuis juillet 2024, la formation initiale des diagnostiqueurs a été triplée en durée et un examen final rigoureux a été instauré », a-t-elle souligné.
Cette évolution concerne aussi les diagnostiqueurs déjà en exercice. « Nous avons triplé le nombre de contrôles, et désormais, chaque diagnostiqueur sera vérifié chaque année sous peine de perdre sa certification et son droit d’exercer », a ajouté la ministre. Pourtant, malgré ces mesures, le DPE continue de traîner une réputation douteuse.
Une carte professionnelle pour rassurer ?
Lors de la séance des questions au gouvernement, la députée Annaïg Le Meur a évoqué une étude récente réalisée par Krno, qui a analysé huit millions de DPE. Selon cette étude, 1,3 million d’entre eux présenteraient des anomalies, notamment en ce qui concerne l’évaluation de l’étiquette énergétique. Bien que la méthodologie et les objectifs de cette étude puissent être contestés — Krno étant une entreprise spécialisée dans l’analyse des DPE —, les chiffres avancés ont fait écho auprès du public et alimenté les critiques sur la fiabilité du DPE. « Ces erreurs faussent les décisions d’achat et de rénovation, freinent la transition énergétique et érodent la confiance des ménages », a insisté la députée.
Pour restaurer cette confiance, le gouvernement compte poursuivre ses efforts. Valérie Létard a ainsi mentionné plusieurs initiatives en cours : « Nous travaillons sur plusieurs outils, tels que la création d’une liste des diagnostiqueurs suspendus pour non-respect de leurs obligations, et la mise en place de contrôles automatiques via la base de données de l’Ademe pour détecter les comportements frauduleux. De plus, une carte professionnelle avec QR code sera mise en place, permettant aux particuliers de vérifier la certification des diagnostiqueurs. »
L’objectif est de séparer les bons professionnels des autres en ciblant ceux qui n’ont pas su s’adapter aux exigences de leur métier. « La grande majorité des 10 000 diagnostiqueurs sont compétents et honnêtes, mais nous serons intransigeants envers ceux qui ne le sont pas et appliquerons des sanctions sévères », a conclu la ministre.